- Mademoiselle a bien dormi ?
- Oui Amélie et vous ?
- Très court, Monsieur Samuel s'est réveillé dans la nuit car il avait faim.
- Ah oui, il fait du bruit hein, hier je l'ai entendu pleurer. Il fait encore plus de bruit que le chanteur de l'opéra.
Amélie éclata de rire.
- Oui c'est vrai qu'il a une belle voix de chanteur d'opéra. Finissez votre petit déjeuner Mademoiselle, c'est bientôt l'heure de l'école.
- Oh bonjour Madame, excusez moi, je vais retourner manger dans la cuisine.
- N'en faites rien Amélie, vous êtes bien ici avec nous.
- Mais Madame, ma place n'est pas à la table des maîtres.
- Et moi je n'aime pas déjeuner toute seule, alors restez.
- Bien Madame.
- Vous avez l'air épuisée Amélie, vous vous sentez bien ? Vous n'êtes pas malade ?
- Non Madame, c'est que Monsieur Samuel s'est réveillé plusieurs fois cette nuit.
- Il est souffrant ? Faut-il que j'appelle le docteur ?
- Oh non Madame, c'est juste qu'il avait grande faim.
- Je vais m'en occuper aujourd'hui, je demanderai à Monsieur de mettre le berceau dans ma chambre comme cela vous pourrez vous reposer.
- N'en faites rien Madame, c'est mon travail de m'occuper de la maison et des enfants.
- J'insiste Amélie, prenez votre jour de congé.
- Bien Madame.
A peine levé, qu'Oliver a du déménager le berceau dans leur chambre, il en profita pour discuter avec son héritier.
- Tu vois mon fils, toute cette jolie maison que je fais rénover sera à toi un jour, et tu feras à ton tour un fils qui le transmettra à son fils. Un jour, les Mc Andrews seront les plus connu de Newcrest et des environs.
- Mouai. Je veux pas te gâcher ton rêve de grandeur Oliver, mais dans l'immédiat, ce petit n'a toujours pas de chambre et son berceau royal, se ballade de ta chambre à celle d'Amélie.
- Tu as raison Dyo, j'ai un petit capital, peut-être pourrais-je appeler les ouvriers pour faire une chambre supplémentaire.
- Je pense aussi.
- Tout va bien Milord ? Samuel est souffrant ?
- Non Milady, j'avais juste envie de le prendre dans mes bras, il est vraiment beau.
- Il vous ressemble Milord. J'espère qu'il aura votre caractère et qu'il aimera son épouse autant que vous m'aimez.
- Je ferais tout pour ça Milady.
- L'école c'est bien passé Mademoiselle ?
- Oui, répondit Charlotte, l'inspecteur est venu en classe et un garçon a fait des bêtises, il a été puni au fond de la classe.
- Profitez de ces moments Mademoiselle Charlotte, pour vos 16 ans, vous serez en pension et il n'y aura pas de garçons.
- En pension ? Mais pourquoi ?
- C'est là que vont les jeunes demoiselles.
- Mais j'ai pas envie moi, d'aller en pension.
Au dîner, alors qu'elle venait juste de finir ses devoirs, Charlotte questionna sa maman sur la pension de jeunes filles.
- C'est vrai maman que vous allez m'emmener en pension ?
- Qui vous a dit ça Charlotte ?
- C'est Amélie.
- J'aurais préféré vous en parler au moment voulu, pas maintenant, vous êtes trop jeune.
- Mais ce qu'elle a dit c'est vrai ?
- Vous voyez Charlotte, quand les jeunes demoiselles arrivent à un certain âge, elles vont dans une école spécialisée où on leurs apprend les bonnes manières et comment bien se comporter en société.
- Oui, mais je peux l'apprendre avec vous, non ?
- Oui, mais quand tu sortiras de cette école, tu seras une jeune fille de bonne famille et ainsi, les prétendants seront plus nombreux.
- Les préten..quoi ?
- On en reparlera au moment voulu Charlotte, vous êtes beaucoup trop jeune pour ce genre de discussion.
Elisabeth alla dans le bureau d'Oliver pour avoir une grande conversation au sujet d'Amélie.
- Milord, vous savez combien j'apprécie l'aide d'Amélie, mais je préférerais qu'elle s'abstienne de discuter avec Charlotte.
- Que s'est-il passé ?
- Figurez vous qu'elle a dit à notre fille notre intention de la mettre à la pension de jeunes filles.
- Je vois pas où est le problème Milady, puisque c'est ce qu'on va faire.
- Je le sais ça, s'écria Elisabeth en colère, mais Charlotte est beaucoup trop jeune pour comprendre, elle s'imagine qu'on veut se débarrasser d'elle et garder Samuel.
- Je parlerais avec Charlotte et avec Amélie, vous avez raison, il y a des choses qu'on devrait se charger par nous même dans l'éducation de nos enfants.
- Je préférerais me charger de l'éducation de nos enfants et qu'Amélie s'en tienne à l'intendance de la maison.
- Qu'allez vous faire ? Demanda Elisabeth.
- Déjà, vu qu'il nous faut une chambre supplémentaire, je vais en faire faire une au rez de chaussée pour Amélie, et Samuel prendra la nurserie. Ensuite, je dirais à Amélie qu'on se chargera dorénavant de l'éducation de nos enfants.
- Bien, je vous remercie Milord. Je suis épuisée, je monte me coucher.
- Où est Charlotte ?
- Je vais aller la coucher, il se fait tard.
- Entendu, à tout à l'heure ma bien aimée.
- A tout de suite Milord.
Fiou, on vient d'échapper à une grosse dispute. Pauvre mademoiselle Charlotte, quel coup dur pour elle.
- Venez par là Charlotte, déclara Elisabeth en prenant sa fille dans ses bras, je vais vous parler.
- Oui maman.
- Si nous mettons nos jeunes demoiselles dans des pensions, ce n'est pas pour s'en débarrasser mais pour leurs permettre d'avoir une bonne éducation. J'ai grandit dans une pension moi aussi, mais tenue par des religieuses, je n'ai pas eu la chance d'apprendre la musique ou encore la peinture, ni d'avoir des amies.
- Mais je ne vous verrais plus si je vais là bas.
- Bien sur que si mon enfant, vous viendrez pendant les vacances et j'irais vous rendre visite.
- On pourra s'écrire ?
- Oui, on s'écrira tous les jours, vous me raconterez vos journées et moi je vous dirais comment ça se passe à la maison.
- Je vous aime maman.
- Moi aussi Charlotte. Allez, au lit, il se fait tard.
- Bonne nuit maman.
- Bonne nuit Charlotte.