Néant
Des heures qu'elle est enfermée ici, dans le noir, et l'obscurité humide et chaude se fait de plus en plus asphyxiante, elle s'étouffe, gémit entre quelques spasmes de terreur. Sa prison est exiguë, solide, impénétrable, un unique trou est percé sur le coté, au niveau de ses jambes, laissant entré un mince et unique rayon de lumiére sombre. Aucuns moyen de bouger, aucune façon de se débattre sans faire se resserré les ligatures de fine corde tranchant presque la peau bleuie et ensanglantée de ses poignets. Elle ouvre encore une fois ses yeux gonflés de larmes, afin de faire le même constat qu'il y a quelques minutes : elle est enterrée vivante.
Enterrée, par encore, le faible rayon lumineux lui prouve le contraire. Mais elle est enfermée, dans une boite en bois neuf, clouée sur chaque coté, l'enterrement serait, à quelques détails prés, la même chose.
L'air devient lourd, irrespirable, la chaleur de l'oxygène pénètre ses narines, lui fait tourner la tête, et pique les yeux. Abondance des larmes, ses cris désespérés se perdent dans son bâillon de coton bon marché, sans doute sale, ajoutant un goût de terre dans sa bouche.
Les minutes lui semble des heures, sa respiration se fait de plus en plus saccadé, difficile, elle ferme à nouveau les yeux, régule ses aspirations, attend.
Le temps passe, semblable à une éternité. Le jour est tombé, et le rayon lumineux a disparu, elle entend encore au-delà de sa prison le vent qui fait se tordre les arbres, et le faible chant des oiseaux devient mélodie mortuaire. Soudain un craquement au loin, plusieurs pas, elle veut crier, mais la faiblesse du à la peur et au manque d'oxygène se traduit par un mince cris qui s'engouffre à nouveau dans sa muselière de tissu.
Ca se rapproche, ça parle tout bas, ça ricane. Elle se débat, essaye d'attirer l'attention, mais plus elle bouge et plus ses liens transpercent sa peau, font couler son sang.
C'est tout près, ça porte la boite, la déplace, et la laisse tombée dans un trou sans doute déjà creusé. Sous le choc, elle comprend, ses larmes ruissellent sur ses joues endolories. Puis des bruits, de plus en plus, à intervalle régulier, de la terre qu'on fait tomber, ça ricane encore.
Ca l'enterre. Elle suffoque, gémit, pleure, prend conscience.
Il n'y a plus d'air respirable, ses yeux se ferment, une dernière fois, elle pose sa tête contre le bois humide, il ne reste plus que le silence, le silence encore animé par sa respiration saccadée, qui petit à petit s'égare dans le néant qui grandit au fond de la boîte. Le néant prêt a l'aspirer encore plus loi, encore plus profondément, dans les entrailles de la terre...
C'est un peu dans l'esprit de ce que tu cherchais non?